Les exposés du congrès de Saint-Brieuc les 18 et 19 juin 2010

Le vendredi 18 juin :

M. Bruno Joncour, maire de Saint-Brieuc : « comment développer Saint Brieuc ? »

A la recherche d'un développement harmonieux et équilibré de son territoire, Saint-Brieuc a un passé historique à préserver autour du quartier de la cathédrale ; le coeur historique de la ville et son patrimoine architectural font l'objet d'un projet de requalification. Mais Saint-Brieuc possède aussi une façade maritime qu'il importe de reconquérir : le site du port du Légué est en cours de réhabilitation et de redynamisation. Des projets aussi autour de la gare TGV, avec l'ancienne caserne Charner, la réhabilitation de l'ancien Carmel en centre culturel (cité de la musique, de la danse et des arts) ; les nouveaux équipements visent à faire de Saint-Brieuc une ville de congrès et un pôle performant de la Bretagne nord.

M. René Follezou : Les problèmes architecturaux à Saint Brieuc

Le premier plan de Saint-Brieuc date du 17e siècle ; en 1790, la ville compte 7000 habitants, avec environ 300 maisons en bois à couverture en chaume. De superbes maisons ont été conservées, avec pignon sur rue ou à mur gouttereau. Au XIXe siècle, Saint-Brieuc change, surtout à partir de 1863 (arrivée du chemin de fer - le quartier de Robien se développe derrière la gare) ; le théâtre date de 1884, la Poste de 1910. Mais Il n'y a pas eu de plan d'urbanisme. Le renouveau culturel vers 1920 fait venir des architectes ; et vers 1950 commence l'arrivée des populations quittant la campagne. Le pont d'Armor est construit vers 1960 ; la zone piétonne débute vers 1970. Le regroupement de communes se fait vers 1980, avec création du district de Saint-Brieuc vers 1992 (devenu communauté d'agglomération). Et le début de l'activité universitaire se fait en 1994.

M. Ronan Le Délézir : Enjeux environnementaux du littoral de la Baie de St Brieuc

Actuellement, 50 à 60% de la population de la France habite les zones proches de la mer, et 80% de la population de la Bretagne vit dans la bande littorale (moins de 30 km de la mer) ; les retraités sont attirés par la mer, ce qui provoque une pression résidentielle ; d'où une surconsommation d'espace, en zomes d'activités, de routes, d'espaces publics, et une dépendance de l'arrière-pays vis-à-vis du littoral. Il y a donc nécessité d'un nouveau contrat social pour résoudre les contraintes. La baie de Saint-Brieuc a une côte à falaises, avec des grèves de sables, vase et galets. La mer peut se retirer jusqu'à 7 km en fond de baie. Une zone Natura 2000 veille à la préservation des oiseaux (40.000 à 50.000 oiseaux en période d'hivernage). Les activités maritimes sont essentiellement la coquille Saint-Jacques, la mytiliculture et la pêche à pied des coques...
Cinq ports sont actifs pour la coquille Saint-Jacques : Saint-Quay-Portrieux, Binic, le Légué, Dahouët, Erquy
. C'est un marché très contrôlé qui fonctionne désormais bien.
La pression sur l'environnement va imposer une gestion intégrée du littoral pour prendre en compte les impacts de la nature et de la population : érosion côtière, qualité des eaux du littoral, pollution, gestion des risques naturels...

M. Jean-Erik Blochet : Présentation du Zoopole (complexe agro-alimentaire)

La Bretagne est une région essentielle pour l'agriculture et l'alimentation animale, puisqu'elle produit 60% des porcs de France, 41% des dindes, 40% des oeufs, 32% des poulets, 39% des poules pondeuses...Le Zoopôle de Ploufragan oeuvre pour la sécurité alimentaire et la garantie sanitaire, avec des organismes comme l'AFSA (200 personnes à la recherche), DDSV, EXCELTYS, GDS 22, ISPAIA, ITAVI, LDA, ...
Le zoopôle accueille une cinquantaine d'entreprises (voir la liste sur internet : http://zoopole.com/annuaire/).

Mme Régine Chardonnet : 50 ans de la loi Debré : point sur l’enseignement catholique en Côtes d’Armor

L'enseignement catholique sous contrat depuis la loi Debré a été bénéfique pour la Bretagne ; en effet, cette dualité public / privé a eu un effet stimulant sur la qualité de l'enseignement ; le coût de scolarité reste modéré : 130 € annuel pour le primaire, 300 € pour le collège, 400 € pour le lycée.
Aujourd'hui, 38.000 élèves sont scolarisés dans les écoles catholiques des Côtes-d'Armor, soit 34% de la population scolaire (contre 42% pour la Bretagne entière)
Plusieurs atouts sont importants pour l'enseignement catholique :
- l'investissement des parents,
- l'accompagnement des réformes et des projets,
- les liens sociaux dans les communes,
- le partenariat avec les autorités académiques.
Les questions qui se posent :
- la formation initiale des maîtres,
- l'immobilier : une capacité à rénover faible,
- les ressources humaines : un maillage humain plus lâche en milieu urbain.
La mission éducative : les écoles d'aujourd'hui sont devenues des carrefours, d'où l'ouverture nécessaire vers les autres, le besoin de solidarité, des problèmes plus moraux que matériels à résoudre...
et un message d'espérance sur un chemin de croissance vers l'avenir...

Après-midi : visites de la Pointe du Roselier, du port de Saint-Quay, du zoopôle de Ploufragan

Assemblée générale de l’Association Bretonne à 17h30

Concert à 18h30 : des oeuvres de Jean Cras et Paul Ladmirault.

le samedi 19 juin :

M. Geoffroy de Longuemar, La première maison de Penthièvre XI°s-XII°s

Nouveau président de la société d'Emulation de Côtes d'Armor, Mr Geoffroy de Longuemar présente les travaux de recherches effectués par Stéphane Morin sur les Eudonistes, descendants de Eudon, fils du duc Geoffroy Ier de Bretagne et de Havoise, fille du duc de Normandie Richard Ier ; il était le jeune frère d'Alain III, duc de Bretagne jusqu'en 1040, qui constitua vers 1035 l'apanage de Penthièvre pour son frère avec l'essentiel de la Domnonée sur la côte nord de la Bretagne de Morlaix à Dinan. A la mort d'Alain III, Eudon fut le tuteur du jeune Conan II. Les liens familiaux avec les ducs de Normandie firent participer plusieurs fils d'Eudon à la bataille d'Hastings, après laquelle ils reçurent de nombreuses terres en Grande-Bretagne (le comté de Richmond et de nombreuses autres). La puissance de la famille de Penthièvre se maintint au cours des siècles avec de nombreuses occasions de rivalité avec les ducs de Bretagne.

M. Noël Brouard, Les clôtures défensives des petites villes des Côtes d’Armor

Un retour au moyen-âge, pour rechercher des enceintes souvent disparues totalement ou en partie, dans des petites villes où la présence d'une enceinte au moyen-âge était souvent inconnue : c'est le cas par exemple de Jugon ; la consultation des cartes anciennes, du cadastre napoléonien et un examen sur place avec photos ont permis de préciser la disposition et la nature des restes à l'époque actuelle pour ces enceintes défensives souvent méconnues.

M Jean Bienvenu, Histoire ancienne de Saint Brieuc

Un intéressant retour sur le passé, à la recherche d'une enceinte défensive dans le vieux Saint-Brieuc ; les documents anciens examinés au mot à mot (récits de sièges, indications comme "le fort de Saint-Brieuc", "les caves de la forteresse de Saint-Brieuc) donnent la piste d'un manoir proche de la cathédrale, sans doute le manoir épiscopal, et d'une enceinte dont on peut encore retrouver des traces en suivant le tracé des rues actuelles. Un reste de tour aurait été reconnu, ainsi qu'une maison actuelle à l'angle arrondi qui suppose la réutilisation d'un soubassement de tour. Un travail minutieux qui appelle des vérifications in situ à des endroits précis. La surface fortifiée aurait été d'environ 1 hectare et demi, avec des murs de 1,95 m, soit une toise.

M. Yannick Pelletier, Louis Guilloux

Louis Guillou est né le 11 janvier 1899 à Saint-Brieuc ; il connaît une jeunesse pauvre et précaire, et une ostéomyélite le rend impropre au travail manuel : il se concentre donc sur ses études, accède au lycée Anatole le Braz, mais quitte le lycée pendant la guerre. Il se lie d'amitié avec Georges Palante, professeur de philosophie, écrivain au Mercure de France, puis avec Jean Grenier qui sera le lien avec Albert Camus. Il exercera plusieurs métiers, et fréquentera André Malraux, Max Jacob...
Il publie en 1927 son premier roman "la maison du peuple" (qui sera traduit en breton en 1999) ;
puis ce seront "Angelina" (1934), "Le sang noir" (1935), "Le pain des rèves" (1942), "Le jeu de patience" (1949) ;
Ses ouvrages seront toujours écrits pour défendre les victimes de son époque ; il accompagnera André Gide en URSS, s'occupera de l'accueil des réfugiés espagnols après la guerre civile...
Il décède à Saint-Brieuc le 14 octobre 1980
.

M. Gilbert Guyon, Jean Poulain de Corbion

Jean Poulain de Corbion est né à Quintin le 10 juin 1743, fils d'un avoué, sénéchal d'Avaugour ; à 34 ans, il devient adjudicataire des barres d'octroi de Saint-Brieuc et est membre de l'assemblée des nobles bourgeois. Elu maire en 1779, il est réélu tous les 2 ans jusqu'à la Révolution. Pendant 10 ans, il aura fait exécuter un nombre important de travaux à Saint-Brieuc : la réfection du pavage des rues du centre, l'ouverture de la rue neuve de Gouët (aujourd'hui rue des Trois Frères Le Goff), la suppression des remparts et la construction de la nouvelle prison, la construction des quais du port du Légué, la première déviation de la ville (par la rue du 71e R.I. et la rue de Brest). Elu député aux Etats-Généraux, il est réélu maire de Saint-Brieuc en 1791, mais il refuse le poste et accepte quelques fonctions administratives. Dans la nuit du 4 au 5 brumaire an 8 (en 1799), 4 à 500 chouans du Morbihan investissent Saint-Brieuc pour libérer des prisonniers. Jean Poulain-Corbion succombera à un tir alors qu'il est dans la rue, et le récit de sa mort deviendra vite légendaire...

M. Jean-Paul Clément, Chateaubriand entre Armor et Argoat

François-René de Chateaubriand est né à Saint-Malo le 4 septembre 1768 ; il passera sa jeunesse entre Saint-Malo et Combourg, entre mer et terre. Fragile de santé, il vivra pourtant jusqu'à 80 ans (il est décédé le 4 juillet 1848 à Paris) ; il voit Combourg et les bois proches du château comme un lieu romanesque source d'inspiration pour ses écrits. Pourtant après la Révolution il ne reviendra jamais à Combourg ni à Saint-Malo (où il sera inhumé sur l'îlot du Grand-Bé) : ce sont pour lui des lieux hantés par des souvenirs heureux et malheureux. Bien sûr la Bretagne sera toujours pour lui une source d'inspiration essentielle pour ses écrits... (la druidesse Velléda dans "les Martyrs", la forêt de Brecheliant...)

Vers 16h : visite de la cathédrale avec Mr Le Méhauté - visite du vieux Saint-Brieuc avec Mr Follezou

Réception à l'hôtel de Ville par Mr Joncour, maire de Saint-Brieuc

Exposé de Mme M.M. Martinie sur quelques anciens du collège Saint-Charles de Saint-Brieuc (dont Eric Tabarly et Jean-Loup Chrétien)

Retour à la page d'accueil