Journée Trégor-Goëlo à Guingamp et Grâces le 13 mai 2006
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Cette journée, sous la conduite de Madame Simone Toulet, présidente des Amis de Guingamp, nous a permis de découvrir quelques aspects de l'histoire de Guingamp, histoire dont notre guide possède une connaissance d'une érudition sans faille.

Nous sommes allés d'abord visiter la très belle église de Grâces, ancienne chapelle construite aux XV et XVI siècles par les Penthièvre dans la trève de Saint-Michel qui faisait partie de la paroisse de Plouisy. A la révolution, le quartier de Saint-Michel proche de Guingamp a été intégré dans cette commune, tandis que la chapelle Notre-Dame de Grâces devenait l'église d'une nouvelle commune qui prit le nom de Grâces.

Proche de Guingamp, Grâces reste pourtant une commune rurale...

des gargouilles représentant des moines ou des animaux

Les armes de Bretagne au fronton d'une porte, avec la cordelière, qui témoignent de l'apport financier d'Anne de Bretagne pour restaurer la chapelle au début du XVIe siècle.

Le travail du bois autrefois a produit de très beaux panneaux de décoration, telle cette porte d'entrée décorée de la Vierge et d'un ange, ou le jouer de bombarde sur la porte qui mène à l'escalier de la tour. Les sablières qui encadrent la nef et les chapelles latérales sont aussi richement décorées d'un ensemble de sujets religieux et profanes très variés.

Le reliquaire de Charles de Blois, dont l'influence sur Guingamp fut importante ; il fut inhumé au couvent des Cordeliers dans l'enceinte de Guingamp, lequel fut détruit au XVIIe siècle et transféré à Grâces ; le reliquaire y suivit les Cordeliers. Il ne reste que très peu de choses au niveau bâtiments témoignant de la présence autour de l'église de Grâces du couvent de Cordeliers.

L'église possède aussi un vitrail du XIXe siècle dédié à l'Assomption et retraçant en plusieurs scènes la vie de la Vierge.

Retour à Guingamp, au parking Saint-Sébastien, près du déversoir du Trieux...

Montée au château, où les fouilles effectuées en 2004 et 2005 ont permis de mettre à jour les restes des différents édifices qui se sont succédés : au Xe siècle une enceinte fortifiée sur motte avec plusieurs bâtiments ; le fossé de l'enceinte a été parfaitement reconnu en déblayant les zones des débris ayant servi à le combler.

Puis un château octogonal, sans doute vers le 12e siècle, construit par les Penthièvre dans un style anglo-normand. On peut en voir un élément de fondation dans la photo ci-contre, où le château carré à quatre tours du XVe siècle est venu quasiment encadrer le château précédent. La plaquette réalisée par l'INRAP a permis aux visiteurs de mieux voir l'emplacement exact des bâtiments successifs, et des dessins de reconstitution.

A noter que le château actuel, démantelé au XVIIe siècle, ne fut jamais terminé, les logis d'habitation n'ayant jamais été construits. Seuls furent réalisés les murs des courtines et les tours n'eurent que quelques étages de hauteur.

La visite du château fut suivie du repas près du déversoir et de l'emplacement de l'ancienne porte de Toulquélennic, par laquelle on accédait à la place neuve (aujourd'hui place du Centre) par une ruelle très étroite et en pente...
Puis un déplacement vers l'abbaye de Sainte-Croix, aujourd'hui propriété privée, où nous avons pu visiter les restes de l'église abbatiale et le rez-de-chaussée du manoir abbatial.

Le sacraire de l'église abbatiale dégagé de son lierre...

La visite de la basilique Notre-Dame de Bon-Secours (intérieur et extérieur) a permis de suivre les étapes de construction de l'édifice depuis l'époque romane ; les croisées d'ogives et leurs arcs de retombée présentent parfois des décalages qui montrent les choix faits au cours des siècles par les architectes. L'ajout d'une abside au chevet plat a entraîné l'installation d'arc-boutants pour retenir les hautes et fines colonnes du choeur. Nous avons pu aussi retrouver Charles de Blois, présentant son sénéchal à Notre-Dame...

Enfin, la sortie de l'église par le porche où trône la Vierge noire, porche bien enfumé depuis des décennies par la pollution de la rue et les vapeurs des pots d'échappement, ce qui fait penser qu'une éponge avec un peu d'eau savonneuse permettrait sans doute à la Vierge de retrouver son teint d'origine et l'éclat de ses yeux bleus... mais aussi de perdre son qualificatif de vierge noire...

La Plomée, célèbre fontaine de la place du Centre, remontant au XVe siècle et restaurée au XVIIIe siècle.